Pierre Mignard [ 1612 - 1695 ]
Peintre
Estimation et cote de l'artiste

Origines, formation et premiers apprentissages (1612-1634)

Pierre Mignard, est né en 1612 à Troyes. Il est l’une des grandes figures de la peinture française du Grand Siècle. Né à Troyes dans une famille d’artisans, il montre très tôt des aptitudes pour le dessin et se forme à l’atelier du peintre Bourdon, puis auprès de Simon Vouet, premier peintre de Louis XIII et principal introducteur du baroque italien en France. Vouet exerce sur lui une influence décisive : sens des clairs-obscurs maîtrisés, élégance des draperies, luminosité douce.

En 1634, Mignard voyage à travers la France puis décide, comme de nombreux artistes du Grand Siècle, de se rendre en Italie, pèlerinage obligé pour se former au contact des maîtres. À Rome, il perfectionne sa technique auprès des maîtres du maniérisme tardif et du baroque, observe de près l’œuvre d’AnnibaleCarracci, de Guido Reni et du Dominiquin, et entre en relation avec les cercles intellectuels français installés en Italie. Il se spécialise dans la peinture religieuse, les grands décors et le portrait mondain, un domaine dans lequel il excellera toute sa vie.

Mignard arrive à Rome en 1635, où il séjourne près de 22 ans, une durée exceptionnelle pour un peintre français. Il se lie avec les milieux intellectuels et artistiques romains, fréquente les églises, les collections, les grands chantiers décoratifs.

Durant cette longue période, il étudie et assimile :

• le classicisme des Carrache,
• la douceur lumineuse de Guido Reni,
• la rigueur du Dominiquin,
• la sensualité mesurée de l’école bolonaise.

Il se forge un style personnel : un idéal de beauté sereine, un art du modelé délicat, des carnations laiteuses, un naturalisme apaisé, que l’on retrouvera dans ses grands succès romains. À Rome, il devient célèbre grâce à ses Madones et ses scènes religieuses, dont La Vierge à la cerise et La Madone à la grappe, œuvres largement diffusées, copiées et gravées.

Il exécute également des portraits de la colonie française et de nombreuses fresques dans des palais romains. Sa réputation lui vaut le surnom de « Mignard le Romain ».

Retour en France : ascension rapide et succès mondain (1657-1680)

En 1657, Mignard revient en France à l’invitation de la reine Anne d’Autriche et obtient immédiatement d’importantes commandes religieuses et décoratives. Il réalise la décoration de la coupole du Val-de-Grâce, commencée à Rome et finalisée à Paris. Ce vaste décor, inspiré des fresques italiennes, est aujourd’hui considéré comme l’un de ses plus grands accomplissements. À partir des années 1660, Mignard devient l’un des portraitistes les plus recherchés de :

• Louis XIV,
• Madame de Maintenon,
• la duchesse de La Vallière,
• Monsieur, frère du roi.

Son style, élégant et flatteur, séduit l’aristocratie. À l’opposé de son rival Charles Le Brun, qui théorise l’expression des passions, Mignard privilégie un naturel idéalisé, doux et lumineux.

Contrairement à la majorité des grands peintres de son époque, Mignard refuse longtemps d’entrer à l’Académie royale de peinture et de sculpture et d’être placé sous l’autorité de Le Brun, tout-puissant Premier peintre du roi. Cette indépendance entretient la rivalité entre les deux hommes.

 
La vieillesse triomphante : maître officiel du royaume (1680-1695)

 Lorsque Charles Le Brun meurt en 1690, Mignard, alors octogénaire, est enfin nommé Premier peintre du roi, directeur de l’Académie royal, et Surintendant des bâtiments du roi. Cette nomination consacre son statut d’artiste majeur du règne de Louis XIV. Il continue à peindre jusqu’à un âge avancé, réalisant notamment un célèbre autoportrait et des portraits officiels du roi.

Reconnaître un tableau de Pierre Mignard

 Le style de Pierre Mignard se distingue par plusieurs caractéristiques majeures :

• Le naturalisme idéalisé

La peinture de Mignard cherche un équilibre entre vérité physique et beauté idéale. Les visages sont délicatement modelés, les carnations laiteuses, les gestes élégants. Cette esthétique « aimable » plaît énormément aux élites de l’époque.

• La douceur des lignes et le raffinement des drapés 

Ses compositions privilégient des contours nets, des tissus soyeux, des couleurs raffinées (bleus profonds, rouges cramoisis, beiges dorés). Ses portraits féminins, notamment ceux de Madame de Maintenon ou de la duchesse de La Vallière, sont souvent décrits comme d’une grâce et d’une luminosité particulières.

• Une approche psychologique mesurée

Contrairement à Charles Le Brun, son grand rival, Mignard ne cherche pas à exprimer les passions humaines selon des règles codifiées ; il préfère une présence subtile, une élégance posée, un certain calme intérieur. Ses modèles apparaissent dignes, sereins, parfois légèrement idéalisés, mais sans rigidité.

• Une maîtrise parfaite de la composition religieuse

Les œuvres italiennes de Mignard, telles que La Madone à la grappe ou La Vierge à la cerise, montrent un style tendre et lumineux inspiré des maîtres de Bologne. Ces compositions furent tellement célèbres qu’elles furent copiées à de très nombreuses reprises.

Les portraits

C’est le domaine où il est le plus prolifique. On lui doit des portraits devenus emblématiques du Grand Siècle, souvent caractérisés par une recherche d’harmonie et une représentation flatteuse du modèle.

Peinture religieuse

Madones, scènes bibliques, saints : Mignard développe un style tendre et lumineux, parfois qualifié de « délicieux ». Ses images de la Vierge, largement diffusées, ont participé à sa célébrité.

Peintures mythologiques

Moins nombreuses, elles avaient pour but de glorifier la monarchie. Le peintre maîtrise ici les compositions amples, les corps idéalisés, les décors harmonieux.

Les œuvres d’atelier ou dites à la manière de Pierre Mignard 

Comme de nombreux peintres du XVIIe siècle, Mignard a dirigé un atelier où travaillaient élèves, assistants et copistes. Celui-ci produisait :

• des répliques d’œuvres existantes, parfois retouchées par le maître, très prisées par l’aristocratie ;
• des œuvres d’atelier entièrement réalisées par des élèves, dans le style du maître, basées sur des cartons, modèles ou compositions types.

Estimation, prix et cote des oeuvres de Pierre Mignard

Peinture : prix & cote

• En ventes aux enchères, les tableaux de Pierre Mignard sont généralement adjugés de 1 000 euros à 25 000 euros.

Dessin : prix & cote

• Très peu de dessins de Pierre Mignard sont passés en ventes aux enchères. Leur prix oscillent de 1 000 euros à 4 000 euros.

Quelle est la cote de Pierre Mignard sur le marché des ventes aux enchères ?

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Photos :

• Mignard, pierre, Persée délivrant Andromède, 1679, Musée du Louvre.
• Mignard, Pierre, La Circoncision, vers 1666, huile sur toile, CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.
• Mignard, Pierre, Françoise-Marguerite de Sévigné, comtesse de Grignan (1648-1705), vers 1669, peinture à l'huile, CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris.