La Chine, berceau de l'une des plus anciennes traditions céramiques du monde, a vu naître une variété de typologies de céramiques au fil des dynasties. Ces œuvres, allant des sublimes céladons aux pièces raffinées de la dynastie Qing, constituent un patrimoine céramique d'une richesse exceptionnelle. D'une diversité fonctionnelle et décorative remarquable, ces pièces reflètent l'évolution artistique et technique de la Chine à travers les dynasties.
L'utilisation des vases en Chine remonte à l'Antiquité, avec un tournant majeur sous la dynastie Shang au IXe siècle av. J.-C. L'avènement des vases en grès marque le début d'une tradition qui s'est enrichie au fil des siècles. Cependant, c'est au VIe siècle de notre ère que l'utilisation du kaolin et de fours à très haute température donne naissance à la porcelaine, translucide et lumineuse, qui rapidement gagne en popularité pour sa finesse.
Les dynasties successives ont laissé leur empreinte distincte sur la production des vases chinois. Les céladons bruns-verts du XIe siècle, les porcelaines bleues et blanches des XIVe-XVe siècles sous la dynastie Ming, et les innovations du XVIIe siècle ont contribué à l'apogée de la porcelaine chinoise en termes de qualité.
La céramique chinoise est classée selon les dynasties impériales, chacune développant son propre style artistique et des innovations techniques.
Dynastie Song (960-1279) : grès Jian, grès Cizhou et céladons
Les céramiques de grès Jian, produites sous la dynastie Song, incarnent l'esthétique épurée appréciée par les lettrés confucianistes de l'époque. Célèbres pour leur couverte chocolat, ces pièces témoignent du goût des lettrés pour la sobriété et l'absence d'ostentation. Les bols et les coupes Jian étaient particulièrement prisés pour leur simplicité sophistiquée.
Les grès Cizhou sont des pièces à usage domestique se distinguant par un décor peint plutôt que moulé, la norme à l'époque, et par l'utilisation d'émaux. Les motifs floraux et végétaux, souvent peints à la main, servent de marqueurs sociaux pour les lettrés fonctionnaires.
Les céladons, célèbres pour leur couleur verte, connaissent leur apogée sous les dynasties Song et Yuan. Les deux centres de production notables sont les fours de Yaozhou dans le Shaanxi et ceux de Zhejiang dans le Longquan. Les céladons de Yaozhou présentent une couverte épaisse de couleur vert-olive, tandis que ceux de Zhejiang, actifs sous les Song du Sud et les Yuan, arborent une couleur bleu-vert appelée « qing ». Cette teinte, rappelant le jade, rendait ces céramiques particulièrement prisées.
Dynastie Yuan (1279-1368) : L'émergence de la porcelaine « bleu-blanc »
La dynastie Yuan marque un tournant majeur dans la production de céramique avec l'émergence de la porcelaine « bleu-blanc ». Grâce à la découverte du kaolin dans le Jiangxi, les artisans de Jindezhen ont créé des pièces caractérisées par des décors au bleu de cobalt sous couverte. Cette porcelaine délicate est devenue l'une des principales productions des fours de Jindezhen, symbolisant l'élégance et la finesse.
Dynastie Ming (1368-1644) : Youlihong et porcelaine rouge
Sous la dynastie Ming, de nouvelles typologies de céramiques émergent, dont le youlihong, ou « rouge-blanc ». Ce décor à base de rouge de cuivre sous couverte est caractéristique de la porcelaine produite sous la dynastie Ming. Cependant, sa fragilité a conduit à son interdiction dès 1526.
Les Ming ont également introduit la porcelaine rouge, une couleur qui a été réadoptée plus tard sous la dynastie Qing.
Les Vases Xuande, en porcelaine, présentent des motifs incisés ou en relief.
Les Vases Mingqi sont des répliques de céramiques funéraires et ont souvent des formes simples et fonctionnelles.
Dynastie Qing (1644-1912) : éclat des couleurs et des familles
Sous la dynastie Qing, les vases chinois atteignent un niveau de raffinement exceptionnel. Deux familles de céramiques émergent : la « famille verte » et la « famille rose ». D’autre part, le style Bleu-Blanc connait un renouveau.
Les vases appartenant à la famille rose sont reconnaissables aux dégradés colorés et à l’émail à base de chlorure d’or.
La famille verte est caractérisée par des couleurs opaques.
La famille bleu et blanc de la période Kangxi constitute un renouveau du style bleu-blanc et se caractérise par une grande finesse et une variété de motifs.
La dynastie Qing ont également vu l'émergence des céramiques Wucai et Doucai. Les Wucai, ou « cinq couleurs », plaçaient directement les couleurs sans l'appui du trait au bleu de cobalt. Les Doucai, ou « couleurs contrastées », ont marqué une nouvelle ère avec des motifs détaillés en bleu sous couverte et des couleurs ajoutées sur la glaçure. Ces pièces étaient souvent utilisées pour la Cour impériale.
Les marques en caractères chinois « Kangxi », « Yongzheng », « Qianlong » sur des vases produits sous la dynastie Qing peuvent être des signes d'authenticité.
Photos :
- Vase bouteille Meiping, Chine, dynastie Song, CC0 The Art Institute of Chicago.
- Vase, Chine, dynastie Ming, CC0 The Art Institute of Chicago.
- Vase bouteille de la famille rose, Chine, dynastie Qing, CC0 The Art Institute of Chicago.
- Vase, Qing dynasty (1644-1911), marque et époque Qianlong (1736-1795), Chine, CC0 Chicago Art Museum.
- Jarre en forme de melon à décor de papillons, courges et plantes grimpantes, Qing dynasty (1644-1911), époque Yongzheng (1723-1735) ou début de l'époque Qianlong (1736-1785), Chine, CC0 Chicago Art Institute.
- Vase en forme de vase en bronze ancien, Dynastie Qing, époque Qianlong (1736–1795), Chine, CC0 Chicago Art Institute.
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